Pour accéder à la reconnaissance de leur création, beaucoup de pro-amateurs vont utiliser des plateformes collaboratives. Mélanie Bourdaa dans son ouvrage La promotion par les créations des fans. Une réappropriation du travail des fans par les producteurs (2016) émet une critique de ces supports.
Elle analyse les productions culturelles sous l’angle des fan studies. Peu développé en France, cette grille d’analyse permet pourtant de recueillir des informations sur le lien actif de réception qui uni une production et son public. On peut par exemple y observer le développement du fanadvertising, qui se définit comme un “désir participatif des fans par la mise en place de campagnes publicitaires collaboratives, qui mettent en scène leurs pratiques artistiques et créatives“. Les fans ne se situent donc pas dans une position de spectateurs passifs, bien au contraire puisqu’ils entreprennent un travail de revalorisation de la production culturelle sur des tissus communautaires de même intérêts (notamment, sur les forums).
Par ces usages de partage, le fan participe alors à faire recirculer le sens de l’oeuvre et s’intègre à la création ou au renforcement d’une communauté active. Michel Serthaud parlait d’ailleurs de “braconnage culturel” c’est-à-dire la réappropriation des éléments esthétiques d’un produit culturel qui vient créer un sens nouveau et donc qui crée une visibilité supplémentaire pour l’oeuvre initiale.
Cette activité de fans peut parfois sembler être promotionnelle : on parle d’ailleurs de “prosumers”. Effectivement, il y a toute une logique de collaboration qui se déploie entre les producteurs et les fans. Les premiers mettent en place des structures pour acceuillir les créations des seconds, et les réutiliser dans une logique marketing. On promet ainsi aux machinimakers de la notoriété, mais rien en ce qui concerne la rémunération. Cette logique industrielle à un impact considérable sur la création et les standards attendus dans le secteur des machinimas.
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