Partagés de façon virale depuis des années, il est maintenant possible de définir en quoi consiste un meme. Selon Knobel et Lankshear (2007) voici les trois composants principaux d’un mème :
- Humour : Le mème doit posséder une dimension comique et accrocheuse.
- Intertextualité : Le mème met en jeu un ou des renvois à d’autres éléments culturels ou textuels, souvent implicites.
- Juxtaposition atypique : Mise en relation de plusieurs objets visuels ou sémantiques sans corrélations apparentes qui fait du mème un objet intéressant.
Dans l’antimeme la « dimension comique » tout comme la « juxtaposition atypique » sont volontairement mises de côté et laissent place à une situation parfaitement normale et sans aucun décalage, si ce n’est celui présent dans le fil d’actualité. En effet lorsqu’un même lambda précède un antimeme, l’internaute se retrouve un moment dans l’incompréhension à la recherche d’une blague à saisir, jusqu’à ce qu’il se rende compte de l’appartenance de l’image.
Définition de l’antimème (Urban Dictionary) : un meme dont la blague est qu’il n’y a pas de blague
Après avoir été détournée de façon virale par le même classique, en fabriquant un antimeme l’internaute restitue ici à l’image son sens premier. L’image passe donc par une double réappropriation picturale et textuelle avant de devenir un antimeme.
C’est grâce à l’aide de ses connaissances pré-établies sur le mème qu’il peut saisir la blague. En effet on pourrait penser que l’antimeme est par essence incapable de provoquer le rire, mais grâce à la proéminence constante de memes et d’images détournées qui l’entourent, il peut créer de l’inattendu et ainsi donner un nouveau souffle aux memes vus et revus.
Voici quelques exemples de memes qui ont été transformés en antimemes :