Une communauté libre d’oppressions

Des échanges à l’opposé des haters, troll et autres rageux

Paradoxalement créé par les mêmes modérateurs que le groupe Neurchi de Memes, Neurchi d’antimeme présente les volontés de douceur décrites précédemment. Cette petite communauté « fermée » d’aujourd’hui plus de 20 000 membres permet à ses adhérents d’échanger facilement entre eux. On les voit souvent dans les commentaires se féliciter d’un antimeme réussi ou se remercier pour sa “non-oppressivité”. Aussi ils s’excusent lorsqu’ils pensent avoir une remarque négative à faire à l’auteur de la publication.

 

Les modalités d’une bonne entente

La communauté de Neurchi d’antimeme est donc unie par une nouvelle forme d’appréciation des memes, basée sur une bonne connaissance de ceux-ci. Mais lorsqu’il s’agit de comprendre la notion d’antimeme cela devient plus compliqué ; on repère des novices en la matière qui demandent régulièrement ce qu’est un « bon antimeme ». Des règles sont donc établies pour faire en sorte que chacun agisse conformément aux valeurs du groupe et qu’il puissent communiquer et se comprendre. L’intertextualité s’effectue ici par une première connaissance de memes puis par l’apprentissage d’une notion complexe et variable selon les avis.

L’antimeme propose ainsi à la génération internet une nouvelle façon de rire tout en oubliant le cynisme de la société actuelle. Elle répond à l’oppression poussée par une surconsommation d’images et de jugements via les réseaux sociaux grâce à la restitution du premier degré et une valorisation de la tolérance. Cette pratique si l’on peut dire abusive de la bienveillance accentue avec sarcasme le ressenti de la jeunesse face aux mauvais côtés des memes et des réseaux sociaux.