Historique du #metoo

Voici un rappel des différentes dates et évènements marquants dans la vie du #metoo


 2007 : l’activiste Tarana Burke utilise pour le première fois l’initiative « Me Too Movement » pour soutenir les victimes d’agressions sexuelles dans les quartiers défavorisés

5 octobre 2017: le New York Times publie un article accusant le réalisateur Harvey Weinstein d’harcèlement sexuels

8 octobre 2017 : The Weinstein Company renvoie Harvey Weinstein

14 octobre 2017: la journaliste française Sandra Muller propose le #balancetonporc.

15 octobre 2017: reprise du terme par l’actrice Alyssa Milano pour dénoncer les abus sexuel, notamment grâce au hashtag metoo. Le hashtag est alors repris en masse sur les réseaux sociaux suite à l’affaire Weinstein.

Janvier 2018: de nombreuses manifestations « Metoo » ont pris place partout en France et dans le monde entier (Singapour, Stockholm, New Delhi, Los Angeles, Toronto et d’autres) pour lutter contre les violences sexistes avec le mouvement « metoo dans la vraie vie ». En France: Rennes, Dijon, Nantes, Paris, Lyon, Lille, Marseille, Toulouse, Besançon, Amiens, Bordeaux, Clermont-Ferrand, Nice, Villeneuve-sur-Lot et Pointe-à-Pitre.

Le hashtag a été adapté dans de nombreuses langues: arabe, portugais, catalan, mandarin, coréen, espagnol, français, hébreu, italien, japonais, norvégien et vietnamien.

De nombreuses célébrités ont témoigné, parmi lesquelles: Rose McGowan, Asia Argento, Mira Sorvino, Gwyneth Paltrow, Angelina Jolie, Rosanna Arquette, Cara Delevigne, Léa Seydoux et bien d’autres.

Ces accusations massives et leur médiatisation ont permis de faire tomber de nombreuses têtes pourries. Notamment Harvey Weinstein et John Conyers aux Etats Unis, le présentateur suédois Martin Timell dont toutes les émissions ont été annulées, l’humoriste Gilbert Rozon et l’animateur Eric Salvail au Québec. Une majeure partie des accusations touchaient des personnes du monde de l’audiovisuel ou du divertissement. 

Ces hashtags sont encore aujourd’hui utilisés régulièrement et partout dans le monde.

Les définitions utiles

Harcèlement : Le harcèlement moral est une conduite abusive qui par des gestes, paroles, comportements, attitudes répétées ou systématiques vise à dégrader les conditions de vie et/ou conditions de travail d’une personne.
Le harcèlement se définit comme une violence répétée qui peut être verbale, physique ou psychologique.

Agression : Attaque non provoquée, injustifiée et brutale contre quelqu’un, contre un pays, etc.

Harcèlement sexuel : Le harcèlement sexuel se caractérise par le fait d’imposer à une personne, de façon répétée, des propos ou comportements à connotation sexuelle qui portent atteinte à sa dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant, ou créent à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante.
Est assimilée au harcèlement sexuel toute forme de pression grave (même non répétée) dans le but réel ou apparent d’obtenir un acte sexuel, au profit de l’auteur des faits ou d’un tiers.

Espace public : l’espace public représente dans les sociétés humaines, en particulier urbaines, l’ensemble des espaces de passage et de rassemblement qui sont à l’usage de tous. Ils appartiennent soit à l’État (domaine public), soit à aucune entité juridique et morale de droit ou, exceptionnellement, au domaine privé.

Espace semi-public : Se dit d’organismes dont le caractère juridique relève du droit privé et du droit public, ou d’un secteur de l’économie régi par le droit privé mais contrôlé par une personne publique. (exemples : lieux de travail, bureaux, universités, écoles)

Sexisme : Attitude discriminatoire adoptée à l’encontre du sexe opposé (principalement par les hommes qui s’attribuent le meilleur rôle dans le couple et la société, aux dépens des femmes reléguées au second plan, exploitées comme objet de plaisir, etc.).

Racisme : Ensemble de théories et de croyances qui établissent une hiérarchie entre les races, entre les ethnies. − En partic. Doctrine politique fondée sur le droit pour une race (dite pure et supérieure) d’en dominer d’autres, et sur le devoir de soumettre les intérêts des individus à ceux de la race.
Et aussi: attitude d’hostilité pouvant aller jusqu’à la violence, et de mépris envers des individus appartenant à une race, à une ethnie différente généralement ressentie comme inférieure

Grossophobie : Relatif à une attitude hostile à l’encontre des personnes grosses, en surpoids ou obèses

Validisme ou Capacitisme : forme de discrimination, de préjugé ou de traitement défavorable contre les personnes vivant un handicap (paraplégie, tétraplégie, amputation, malformation mais aussi dyspraxie, schizophrénie, autisme, etc).

LGBTI+phobie : Aversion, hostilité voire rejet ou discrimination à l’égard des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres, transsexuelles ou intersexuées.

Discrimination : Fait de distinguer et de traiter différemment (le plus souvent plus mal) quelqu’un ou un groupe par rapport au reste de la collectivité ou par rapport à une autre personne

Oppression : Action d’opprimer, d’accabler sous une autorité tyrannique

Systémique : L’ensemble social, l’armature économique, politique, morale, idéologique d’une société considérée comme un ensemble social rigide et contraignant.

Hégémonie : Domination d’une puissance, d’un pays, d’un groupe social, etc., sur les autres

Harceleur : Un individu qui est qualifié de harceleur passe son temps à poursuivre de ses assiduités de façon répétée et inopportune une autre personne, généralement de façon agressive et intrusive, parfois menaçante.

Agresseur : Qui commet une agression ; qui attaque sans avoir été provoqué

Et moi je fais quoi?

Tu es harcelé.e

Dans tous les cas, ce n’est pas de ta faute. Tu n’as pas à modifier ta façon de vivre pour être en sécurité. Rien ne justifie le harcèlement, ni l’heure, ni la tenue.

La première chose que l’on fait toustes inconsciemment est d’ignorer la personne à l’origine de la nuisance. Parfois cela est assez pour que le harceleur se lasse et te laisse tranquille, parfois cependant cela ne suffira pas à le calmer.

Se déplacer vers un endroit fréquenté et lumineux, avec un peu de chance le harceleur ne voudra pas exposer ses techniques honteuses au regard public.

Prétendre être au téléphone, ou réellement appeler quelqu’un, en précisant tout haut l’endroit où on se trouve.

Réclamer haut et fort pour que tout le monde entende que la personne vous laisse tranquille. S’adresser aux personnes présentes pour qu’elles vous soutiennent.

Marcher vers un.e inconnu.e et prétendre de le.a connaitre, la présence d’une personne supplémentaire pourrait décourager votre harceleur. 

Pour les situations où tu te sens en danger ne pas hésiter à: courir, crier, avoir un sifflet d’alarme sur soi ou un spray au poivre.

Aider quelqu’un en situation de harcèlement

Il est important d’être attentif aux personnes qui t’entourent et qui pourraient être en détresse. Il n’est pas nécessaire que la personne crie pour qu’elle se sente en danger. Un malaise visible chez une personne est un signal d’alarme assez important pour intervenir.

Tu peux commencer par montrer clairement que tu vois et comprends ce qu’il se passe en fixant le harceleur.

Technique inverse de celle précisée dans la partie précédente, tu peux te diriger vers la personne harcelée et prétendre la connaitre. Ainsi, elle n’est plus dans une situation de face à face avec le harceleur. 

Si le harceleur se montre hostile, il ne faut pas hésiter à hausser le ton et demander l’aide des autres personnes qui peuvent être présentes.

Être sûr de ne pas être le harceleur

Non, il n’est pas interdit de draguer. Cependant, il est interdit de mettre mal à l’aise ou de ne pas respecter le consentement de la personne.

Dans la plus part des cas, une personne présente dans l’espace public le traverse avec un objectif (se rendre à un endroit, aller acheter du papier-toilette, ou juste se balader…seul.e sans être dérangé.e); elle n’est donc pas à ta disposition pour répondre à tes interpellations. Il est relativement simple de déceler si une personne ne souhaite pas être interrompue dans son parcours : elle n’a pas échangé de regard avec toi, elle ne semble pas t’avoir remarqué, elle semble mal à l’aise, elle porte des écouteurs, elle est au téléphone, elle à l’air pressée, elle lit un livre, est focalisée sur son téléphone, etc.

NON, C’EST NON. Si la personne ne souhaite pas te donner son numéro ou aller boire un verre, il n’est pas question d’essayer de la faire changer d’avis. Pareil, si la personne vous dit qu’elle n’a pas le temps de discuter, pas la peine d’essayer de la retenir.