Historique de la diffusion de films et séries sur internet

Les films et séries ont été diffusés sur internet grâce à des avancées technologiques qui ont permis à l’utilisateur-passionné de pouvoir, à partir de n’importe quel endroit, avoir accès aux contenus numériques les plus diversifiés.  Néanmoins, ces avancées ne se sont pas faites en un jour et depuis les bribes de l’informatique ce sont de nombreux essais qui ont été effectués par les scientifiques afin que nous puissions devenir cinéphiles et sériephiles aujourd’hui avec un choix quasiment illimité dans les contenus numériques.

Premier modem utilisé pour le partage de films et séries

LE PEER-TO-PEER

Peer-to-peer (P2P) signifie “d’égal à égal“. Sur internet, tous les ordinateurs sont égaux = Ils peuvent tous envoyer et recevoir des données.

C’est de là qu’est venue l’idée suivante:
Puisque chaque internaute est capable aussi d’envoyer des données, il peut fournir aux autres internautes les bouts du fichier qu’il possède déjà. Ce qui allège le serveur.
C’est sur ce principe qu’est basé le Peer-to-Peer (P2P). Chaque fois qu’un internaute télécharge un fichier, il partage en même temps les bouts du fichier qu’il a déjà reçu avec les autres internautes.

L’ordinateur de chaque internaute se comporte automatiquement en petit serveur, même s’il ne possède qu’une toute petite partie du fichier.
(Le fait qu’il donne des bouts de son fichier à d’autres internautes ne ralentit pratiquement pas son téléchargement.)
Le serveur d’origine n’est plus la seule source du fichier: La charge est répartie sur tout ceux qui sont en train de télécharger.

En 1999, un étudiant de la Northeastern University de Boston conçoit et développe la première application peer-to-peer à destination des internautes : Napster qui est à l’origine étudié afin de pouvoir rechercher des fichiers musicaux sur internet sans passer par les moyens habituels (moteurs de recherche, sites internet…) Cette invention est aussi sensée permettre aux internautes de s’échanger des fichiers. Sa première version est diffusée au public en 1999.

Vers le début des années 2000, la démocratisation du peer-to-peer avec AudioGalaxy, eMule, eDonkey, Gnutella, iMesh ou encore Kazaa, permit aux sériephiles et cinéphiles de commencer à échanger des films et séries d’une nouvelle manière : en digitalisant leurs productions préférées, ils pouvaient ensuite le partager avec d’autres aisément. Cette pratique se développa très vite (en 2004, BitTorrent représentait 25% du trafic internet aux USA), et, encore à l’heure actuelle, la plus grande majorité des échanges effectués par torrent sont des films et nouveaux épisodes de séries. Cette pratique est née du désir des cinéphiles et sériephiles de partager leur passion et elle s’est popularisée grâce à tout ceux avides de nouvelles découvertes.

S’agissant du peer-to-peer, l’ALPA ( Association de lutte contre la piraterie audiovisuelle) se réfère notamment aux données de TMG (Trident Media Guard (TMG), une société d’ingénierie internet impliquée dans HADOPI), la société qui flashe chaque jour et pour son compte des milliers d’adresses IP.

Selon les informations TMG / 957 000 téléchargements illicites ont été détectés en décembre 2014, « sur la base du top 10 des films ».

En janvier 2011 (soit plus d’an après l’envoi de premiers avertissements par la Hadopi), la même entreprise en comptabilisait 5 713 000.

 Autrement dit, ce chiffre a été divisé par six en l’espace de quatre ans !

Message du FBI annonçant la fermeture du site MegaUpload

Etude : La consommation illégale de vidéos sur Internet en France de 2009 à 2014 (mise à jour 01/04/2015 ) Alpa, médiametrie,tmg

DDL ET STREAMING ILLEGAL

Parallèlement aux torrents, les téléchargements directs et l’hébergement en ligne de films et séries se développa également considérablement. Le DDL commence à décliner passé les années 2010, ce qui boosta la diffusion de streamings, moins dangereux pour les utilisateurs et permettant une consommation immédiate du film ou de l’épisode voulu. Ces pratiques, cumulées à celle des torrents, ont permis à tout les amateurs de ces produits culturels d’avoir accès à un répertoire énorme, au moment désiré sans se soucier des programmations télévisuelles, ni des coûts entraînés par l’achat ou la location de DVDs, ce qui permit à toute une nouvelle génération de consommer des grandes quantités de films et séries, rendant la possibilité d’être cinéphile ou sériephile à tous, peut importe l’occupation, l’âge, ou les finances.

En 2013, ce sont donc 13,2 millions d’individus qui ont consulté chaque mois au moins un site dédié à la contrefaçon audiovisuelle, soit 15,8% de plus qu’en 2009, selon cette étude.

Ces internautes utilisent soit le téléchargement en P2P, le torrent pour 29% des pages vues, soit le téléchargement par DDL (direct download ou téléchargement direct depuis un serveur) pour 33%, ou encore le streaming (38%).

Leur nombre, qui avait un peu régressé en 2011-2012 à environ 12,4 millions d’internautes, a nettement augmenté en 2013.

Au total, MUSO a surveillé le trafic en direction de 14 000 sites de téléchargement illégal, qui ont reçu le nombre hallucinant de 141 milliards de visites lors des 12 derniers mois.

PROBLÈMES LÉGAUX…

Ces systèmes de partages issus des sériephiles et cinéphiles à leur propre destination sont cependant considérés comme illégaux et dangereux pour les industries culturelles.

Les études de marché des industriels pointent le manque à gagner pour les industries culturelles mais lLondon School of Economics and Political Science (LSE) a rendu en 2013 un rapport au gouvernement britannique.

Dans cette étude intitulée “Copyright & Creation” publiée sur le site d’Actualitté, les universitaires pointent que le piratage ne nuit pas tant que ça aux revenus du secteur. Au contraire, le partage de fichier semble encourager la consommation de biens culturels. 

Notamment grâce à :

L’effet d’échantillonnage repose sur l’idée que les biens culturels sont des biens d’expérience dont la qualité ou le positionnement sont inconnus au préalable des consommateurs.

Pirater un bien culturel permet de le tester avant achat et de s’assurer de l’adéquation entre le bien et ses goûts. Dans la mesure où il existe une différenciation verticale (en qualité) entre le bien piraté et l’original, le piratage peut avoir un effet positif sur les ventes (Peitz et Waelbroeck [2006])

et

l’effet de substitution signifie que, lorsque le bien téléchargé illégalement et le bien légal sont substituts, le piratage diminue (logiquement) les ventes.

En France :

le téléchargement illégal constitue un délit de contrefaçon sanctionné jusqu’à trois ans d’emprisonnement et 300 000 € d’amende.

En pratique, rares sont les sanctions allant jusqu’à l’amende, la Hadopi distinguant les pirates amateurs, qui sont la majorité des fraudeurs, de ceux qui partagent massivement du contenu illégal sur internet pour parfois en tirer des revenus. 3,7 millions de courriers ont été envoyés depuis la naissance de l’organisme en 2010, pour seulement 161 dossiers transmis à la justice. L’amende maximale constatée à ce jour est de 800 €. La menace de l’ultime sanction, qui consistait à couper Internet au contrevenant, a été levée en juin 2013, sans incidence sur le nombre de téléchargements illégaux. Elle n’avait de toute façon jamais été appliquée.

Lettre envoyée par Hadopi aux internautes contrevenants

Les sites de streamings et de DDL sont régulièrement fermés, et leurs propriétaires poursuivis en justice comme le très controversé Kim Dotcom avec Megaupload par exemple ou encore le site Zone-téléchargement qui a fermé quelques semaines avant d’ouvrir à nouveau à partir d’une nouvelle localité.

Arrestation de Kim Dotcom, créateur de MegaUpload, à son domicile en 2013

De nombreux conflits ont lieu entre les sériephiles et cinéphiles de l’internet et les maisons de productions des films et séries faisant la guerre à ces pratiques.

…MENANT A LA CRÉATION DE PLATEFORMES LÉGALES

Suite aux problèmes décrits, et à la décroissance des revenus issus des films et séries dus au succès du partage illégal, certains sites commerciaux, chaines de télévisions, et maisons de productions ont développé des sites de diffusion de films et séries en streaming ou en téléchargement sur une plateforme spécifique type iTunes, le tout payant, mais à des prix raisonnables.

Le succès croissant de ces plateformes, des séries et films a commencé à être produit uniquement à destination du public sur internet, sans passer par le cinéma et la télévision, et ciblant spécifiquement le public de ces sites.

Grâce à la variété de ces sites et des contenus proposés, les cinéphiles et sériephiles ont maintenant la possibilité d’accéder à des ressources classées selon leurs goûts et intérêts, et surtout facile d’accès. Ces sites ont changés la façon dont les films et séries sont consommés, changeant les anciens rituels (heure et jour précis à la télé) pour en créer des nouveaux, amplifiant considérablement le côté obsessionnel de ces pratiques (bingewatching, passer plusieurs heures à regarder tous les soirs, etc.)

Le succès de ces plateformes est tel qu’en 2015, plus de la moitié des 16-25 ans affirmaient préférer regarder des films et séries sur internet qu’à la télé.Ici, on peut voir un tableau promotionnel d’une plateforme de distribution de films en ligne expliquant les avantages de ce format sur les autres

QUESTIONS 

Que signifie le sigle P2P?

Correct

Incorrect

Comment s'appelle la première application peer-to-peer développée par un étudiant de Boston?

Correct

Incorrect

En 2013, combien d'individus ont consulté chaque mois au moins un site dédié à la contrefaçon audiovisuelle?

Correct

Incorrect

Comment le partage illégal influence les industries culturelles?

Correct

Incorrect

Quel organisme s'occupe de l'arrestation des criminels informatiques aux Etats-Unis ?

Correct

Incorrect