Module 4 : Entre succès et ambiguïtés

En France, la mutualité sociale agricole (MSA) met en garde contre la limite légale de travail volontaire alors que le ministère de l’environnement en fait la réclame sur son site. L’association WWOOF France a mis en place une charte entre les wwoofers et leurs hôtes garantissant les valeurs morales de l’échange, l’accueil gracieux sans contre partie et exclue tout lien de subordination. La MSA considère le wwoofing comme n’ayant aucun statut légal, le wwoofer n’est pas salarié et ne doit pas répondre à un besoin de main-d’œuvre. Si le wwoofer effectue une prestation de travail réalisée dans un lien de subordination et moyennant le versement d’une rémunération y compris uniquement sous forme d’avantages en nature, la personne est alors exposée à des poursuites pour travail dissimulé. Mais les aléas en termes d’abus sont souvent rapportés par les wwoofers, les hôtes ne font pas (rarement) état de leurs expériences ratées. Il y a également une différence dans la manière de raconter selon les wwoofers et les hôtes. Les wwoofers vont effectivement raconter davantage leurs déboires et les hôtes vont insister sur l’importance de l’équilibre relationnel et pratique. Le respect du contrat apparaît comme une condition au bon déroulement. Un groupe facebook a été crée « WWOOF France ». Les administrateurs de ce groupe sont les responsables de l’association WWOOF France. Ce groupe visait au départ à permettre un échange entre wwoofers sur leurs expériences. Très rapidement, le groupe est devenu un moyen permettant de faire part de leurs mauvaises expériences en déconseillant de se rendre auprès de certains hôtes.

Certains témoignages manifestent une forme d’exploitation. Voici un petit florilège :

 

Comme blablacar, le wwoofing s’inscrit au départ dans une logique écologique avec des valeurs fortes.

Or comme l’atteste ces exemples, certains hôtes n’ont pas de lien avec l’agriculture biologique, ainsi la recherche d’un hôte correspondant à ses attentes peut être compliquée. Certaines descriptions de la part des hôtes peuvent travestir la réalité. Certaines wwoofers parfois font des tâches qui n’ont rien avoir avec le contrat.

Les critères d’adhésion des hôtes comme wwoofers sont peu contraignants et il y a un certain manque de contrôle des organisations. Le contrôle semble s’effectuer qu’à travers les commentaires sur le groupe facebook, d’autant plus que l’organisation nationale intervient seulement dans des cas précis de violences, d’abus sexuels.. Les individus vont davantage en parler sur facebook alors qu’ils doivent écrire un mail à l’association. Face à la multiplication de ces problèmes, le wwoofer peut désormais ajouter un commentaire (comme airbnb) en dessous de la description des profils de l’hôte.

Les liens n’évoluent pas forcément dans un rapport amical parce que parfois les attentes peuvent être contradictoires, certains acteurs du wwoofing se contentent d’avoir des rapports formels. Les rôles que se donnent les particuliers dans l’échange collaboratif sont asymétriques, puisqu’il s’agit d’une rencontre interpersonnelle entre particuliers.

Déception ?