Section 4 – Interview 5

Question : Dans la pratique de nudes ou sextapes, il y a des techniques de «non reconnaissance» qu’en pensez-vous ?

Ici, tout le monde est conscient qu’il est important de cacher son visage. Notamment pour se protéger d’un « après nudes », aussi nous remarquons que la confiance n’est jamais totale. Ici, on constate que l’on pense premièrement à l’image que l’on pourrait renvoyer si le monde serait amené à voir nos nudes sans notre consentement. Donc, d’une photo se faisant dans la plus grande intimité entre deux personnes, on aborde vite le sujet de la diffusion publique. Ce qui est complètement contradictoire. Le fait de causer du tort à l’émetteur est principal dans les réponses, en effet dans le monde du travail, dans le cercle familial il serait mal vu d’être adepte au digisexe. Nous revenons une fois de plus à la question de l’image de soi qu’il faut protéger. Et aussi, cela sert à minimiser les risques de chantages. Mais nous reviendrons sur ce point dans la question concernant le porn revenge.

Puis, cacher son visage, ne montrer aucun signe distinctifs nous permets de démentir une quelque rumeur pouvant circuler, puisque personne ne nous reconnaît vraiment, les preuves sont donc difficiles à déceler. Il y a ici la notion de tranquillité, il vaut mieux être dépersonnaliser à la vue d’une personne (le récepteur) que déshumaniser aux yeux du monde.

Mais un(e) volontaire se pose une questions en vérité létigime : Pourquoi pratiquer le digisexe si l’on pense tout de suite aux conséquences ? C’est qu’il s’agit d’une pratique qui ne relève pas d’une totale confiance. Pourquoi prendre ce risque ?

Section 4 – Interview 6

Question : Le cybersexe relève-t-il de la tromperie ? Pourquoi ?

La tromperie est complètement subjective dans un couple. C’est ce dernier qui fixer les règles et donc de ce qui est considérer comme infidélité ou pas. Ici, la plupart des volontaires s’accordent pour dire que le cybersexe relève de la tromperie. En effet, il y a l’acte de demander et de le pratiquer, donc absence de désir au sein du couple, mais ce désir ne peut pas se recréer hors du couple. De plus, la question ici n’est plus physique, à partir du moment où il y a la notion de faits extra-conjugaux relevant de l’intime il s’agit de tromperie. Ici, même sans contact physique, l’échange a bien eu lieu. La relation de couple est un lieu privilégiée, si le digisexe, l’attirance et une personne extérieure s’immisce dans cette relation ce n’est plus sain.

A contrario, un(e) volontaire affirme que sans réel, la tromperie n’est pas valide puisque aucun acte n’est commis de fait. Puis, un(e) seconde volontaire met en lumière un élément intéressant de la sexualité digitale, puisqu’il s’agit de dire que le digisexe est une pratique relevant de l’infidélité mais que la consultation de sites pornographiques n’est pas de la tromperie. Cela soulève donc d’intéressantes questions, à quel moment est-ce de l’infidélité ou pas ? Puisque sur les sites, le désir d’autrui est tout de même présent.

Section 4 – Interview 7

Question : L’hypersexualisation de la société est-elle une Evolution ou une Révolution (notamment pour la femme) ?

Dans ce contexte, les réponses sont partagées pour différentes raisons. On relève ici la difficulté à utiliser le terme de Révolution puisque la libération de la femme ne supprime pas son objectivation grandissante. Malgré le fait que le sexe féminin, le plaisir, le corps de la femme s’émancipent et ne dépendent plus de l’homme. Il y a une réelle appropriation et assumation de son corps. La femme va sortir des didacts imposées auparavant et va prendre conscience de son corps, de ses atouts et va même pouvoir en jouer. Le sexe n’est plus tabou et est accepté, c’est aussi dans ce sens qu’il s’agit d’une évolution. Pour plusieurs volontaires, il ne s’agit pas vraiment d’une évolution ou d’une révolution puisque la sexualité féminine a toujours existé, certes des pratiques ont naquit ou se sont libérées mais rien n’a été inventé simplement aujourd’hui elles sont amplifiées et donc mieux acceptées. Puis certains volontaires ont un avis catégorique sur la question : il s’agit d’une Révolution puisqu’il s’agit pour la femme de s’assumer mais pour d’autres, ce n’est ni une Révolution ni même une Evolution puisqu’en sexualisant tous les comportements de la femme, on incite à les dévaloriser. Il s’agit donc d’une régression. De plus, les femmes ne vivant pas à travers leur sexualité sont souvent considérées comme anormales, c’est donc un effet négatif de l’hypersexualisation de la femme, et de la société en général.

Conclusion

Conclusion

La révolution numérique a un impact considérable sur la socialisation des jeunes, créant de nouvelles manières d’être ensemble. Sans tabous à transgresser, délivrés de la surveillance parentale, placés sous le regard permanent des pairs, les débuts de la vie amoureuse sont empreints d’incertitude. Pour des jeunes internautes saturés de prescriptions contradictoires et invérifiables, l’apprentissage de la sexualité paraît plus simple que d’entamer une relation à deux, contingente. Les conséquences du cyberharcèlement, arme de destruction de l’autre extrêmement efficace, sont mal perçues par les adolescent-e-s qui s’y adonnent. Libérant l’individu du consentement de l’autre, fondement de la liberté sexuelle, la tentation d’une sexualité virtuelle, sans altérité charnelle et sans limites, se fait jour, agitant l’épouvantail de la déshumanisation de la sexualité. 

En espérant que vous avez apprécié ce mooc, l’équipe des Nudinettes vous disent : U N  G R A N D  M E R C I I I

BOSSUS Laure

RENAUT Pénélope